Il est difficile d'imaginer New York sans la Statue de la Liberté. Et pourtant, la structure a bien failli ne jamais arriver à bon port. L'histoire de "Lady Liberty" est celle d'un idéalisme, de déboires et du pouvoir de tous les New-Yorkais entreprenant la réalisation d'un objectif commun.
Découvrez pourquoi ce visage accueillant des milliers d'immigrants et visiteurs à leur arrivée à New York a eu tant de difficulté à s'établir sur le sol américain.
Si vous aviez de l'argent que vous viviez à New York dans les années 1860, la chose la plus branchée du moment était de participer à des collectes de fond pour l'élaboration d'une fantastique création française appelée Statue de la Liberté. le projet proposé par le sculpteur Français Frédéric Auguste Bartholdi, qui avait auparavant présenté d'autres idées de structure dédiée à la liberté notamment en Egypte, a mis plus de 30 ans à voir le jour.
La proposition n'était pas sans présenter de bonnes raisons pour lesquelles réaliser le projet. La statue avait tout : son apparence de déesse rappelait parfaitement la tradition européenne, sa taille serait à l'image de l'amour de l'Amérique pour les grandes choses et elle ferait un emblème idéal de la nation et de la liberté pour le pays ayant implanté pour la première fois la démocratie libérale. Enfin, elle serait également la nuit un phare pour tous les bateaux rejoignant les côtes du pays.
Mais ces tous ces avantages étaient soit idéologiques (même sans compter sur le fait qu'entre 1861 et 1865, la Guerre Civile ne permettait pas de savoir à quel pays le monument allait être offert, construire un monument au nom de la liberté dans un pays comme l'Amérique où l'esclavage a marqué l'histoire n'était pas très approprié) soit esthétiques (dernières des choses important à un pays vivant une crise économique comme celle des Etats-Unis en 1873). Et puis, selon le modèle de Bartholdi, le lieu d'implantation de la statue et son socle devait être désigné et payé par l'Amérique, ce à quoi le Gouverneur n'avait jamais officiellement donné son accord.
Mais le fait est que l'intérêt autour de la statut n'a jamais cessé de grandir notamment dans els rues de New York (surtout parce que Boston et Philadelphia avaient offert de l'argent en échange d'implanter la statue sur leurs côtes). Le magnat du journalisme Joseph Pulitzer, président du mouvement pour l'acquisition de la statue, a alors fait pression pour le piédestal : les orphelins donneraient leur argent économisé pour aller au cirque, les vieilles femmes donneraient l'argent dont elles disposent... Finalement, les très nombreuses donations bien souvent de moins d'un dollar ont fini par permettre de construire le piédestal sur une île de New York.
Et à New York City les gens avaient comme le sentiment que la statue leur appartenait déjà. La plupart des New-Yorkais se trouvaient sur les docks en juin 1885 lorsque les éléments de la statue sont arrivés à New York. Des bateaux avaient patiemment attendu l'événement pour saluer et souhaiter la bienvenue aux navires français et la fierté était très grand ce jour là.
Le 28 octobre 1886, jour de l'inauguration de la Statue, le peintre Edward Morgan en fit une représentation d'huile sur toile. Le tableau représente certainement la première vraie parade : des milliers de drapeaux français et américains flottaient dans les airs, des centaines de coups de fusils étaient tirés, des dizaines de bateaux se trouvaient autour d'Ellis Island et des confettis étaient jetés depuis les fenêtres.
La Statue de la Liberté allait enfin dominer l'océan, se tournant et regardant vers l'Europe pour accueillir les visiteurs et les prévenir que dans ce pays, la liberté était très sérieusement prise en compte. Et la nuit venue, elle allait briller magnifiquement grâce à sa torche pour guider les bateaux arrivant à New York.
En réalité, la lumière émanant de la torche ne serait visible, au mieux, que depuis le quartier des finances de Manhattan et son exposition aux vents salés de l'Atlantique allait transformer sa structure de bronze en couleur verte. 20 ans après son inauguration, elle devra être rénovée.
De son vrai nom, la Liberté éclairant le monde, la statue est non seulement un des monuments les plus célèbres de la ville de New York, mais aussi du monde.