Les Italiens ont toujours pris une grande place dans l'histoire de New York. Le premier à être arrivé, en 1635 selon les registres, s'appelait Pietro Cesare Alberti (Peter Caesar dans les documents américains). Il avait alors acheté une ferme à Brooklyn (aujourd'hui Fort Green Park) pour y cultiver du tabac.
Par la suite, les immigrants Italiens ont été les plus nombreux et influents dans la ville de New York. Ils importèrent alors avec eux de célèbres institutions : Little Italy, la mafia et la pizza.
La présence des Italiens à New York n'était que de l'ordre de l'anecdote jusqu'à la moitié du XIXème siècle. Les flux et reflux révolutionnaires du Risorgimiento ont eu pour effet l'exile de milliers d'architectes, professeurs, avocats et jeunes étudiants universitaires (tous ceux impliqués dans le mouvement élitiste pour l'unification de l'Italie) pour une meilleure vie dans le Nouveau Monde.
Il s'installent alors auprès de l'autre communauté catholique de New York, les Irlandais, autours de Bleecker street. Une rivalité s'instaure mais aucun rejet de la part des deux communautés.
La présence des Irlandais dans cette zone avait été reconnue par le Pape Pie VII, qui avait dédié l'église en briques rouges sur Pince Street à St. Patrick. Les Italiens décident alors de faire construire une église plus grande, avec des sorties sur trois rues différentes : Houston, Sullivan et Thompson. Ils la dédient à l'un de leurs saints : St. Antoine de Padoue.
En 1866, le baptême d'une petite irlandaise appelée Elizabeth Nelly y a lieu : preuve de la bonne entente entre Italiens et Irlandais.
Les Italiens gagnent rapidement le respect des New-Yorkais. Pour exemple, le 39ème Régiment d'Infanterie de New York, qui a combattu lors la guerre civile, était appelé "the Garibaldi Guard" et répondait au slogan donné par Giuseppe Mazzini : "Dio e il popolo".
Autre exemple : un Italien appelé Luigi Palma di Cesnola gérait le Metropolitan Museum.
A la fin du siècle, on comptait moins de 15 000 Italiens à New York mais ensemble représentaient une minorité influente qui s'illustrait dans de nombreux domaines.
Ensuite, entre 1880 et 1890, une autre Italie est arrivée à New York.
En seulement dix ans, plus de 300 000 travailleurs journaliers venant du Sud de l'Italie sont arrivés dans la ville qui comptait alors environ 1,2 million d'habitants. Ils amenaient avec eux leur constante bonne humeur mais aussi leurs institutions comme la mafia, le padrone (homme en charge d'aider les nouveaux immigrants pour leur voyage et arrivée à New York) et le campanilismo : petit quartier représentant une communauté en particulier au caractère assez territorial, ce qui changera la conception de la ville. Au Nord de Mulberry Street et Mott Street se trouvaient les Napolitains, au Sud de Mott s'installaient les Calabrais et Prince Baxter était pour les Siciliens.
En 1890, selon les données officielles du Congrès, 90% des travailleurs de New York parlait italien (ou plutôt un dialecte) et chaque année, le 19 septembre - jour de la Saint Genaro et fête nationale, était célébré.
Au XXème siècle, l'Italie avait une grande prise sur New York : il existait 5 familles de la mafia (parmi lesquelles les célèbres Genovese et les Gambino) et Little Italy présentait une nouvelle forme de culture italienne.